Revoir sa copie #2

Revoir sa copie #2

Pour suivre le fil de mes récits, et comprendre un peu tout ce que je vous raconte, je vous invite à vous poser d’abord quelques instants sur « Revoir sa copie » avant de me rejoindre dans la #2 😉

Alors qu’en est-il de ma copie à 3 mois de voyage…

Questionnement n° 1 : le temps ⏳

Le temps s’est distendu. Les journées passent évidement, certaines plus vite que d’autres. Kairos est toujours dans la place et nous offre la juste dose de spontanéité et de découverte, au gré des opportunités et des synchronicités qu’il nous réserve.

Chronos lui, impassible, ne s’émeut toujours pas du temps qui s’écoule.

Mais la notion des jours s’est effilochée. Nous devons réfléchir pour savoir quel jour nous sommes. Le rythme de la semaine ne résonne plus en nous. Les dates sont plus faciles à repérer, parce que notre chemin nous impose de réserver des nuitées et des transports (ok dans 2 jours, c’est le 7…) Mais les jours de la semaine nous filent entre les doigts.

Mes seules bribes de repère sont mes contacts avec mes loulous, dont je sens à l’intonation de leur voix si c’est le weekend ou pas 😂, avec les filles au cabinet dont je sens la volonté de bien finir la semaine de travail pour amorcer un weekend serein (promis, j’essaie vraiment de ne pas leur écrire en plein milieu de la nuit le weekend 😅) ou quand on arrive dans une ville sacrément en fête (tiens, ça sent le weekend tout ça… 🥳)

La Bolivie nous aura offert une nouvelle expérience de rythme, plus cool, plus souple, sans impératifs. Merci la Colombie pour cette pause nécessaire. Les choix sont plus faciles à faire, les renoncements plus faciles à accepter. On prend plus le temps de prendre le temps. Quelques nuits de plus par-ci par-là, on n’est plus pressés, la course effrénée, c’est du passé !

Évidemment, j’ai toujours cette impression plus ou moins forte que le temps m’échappe, avec des journées qui restent bien occupées, même quand on relâche le rythme. Mes impératifs en France ne manquent pas de se rappeler à moi, quotidiennement et souvent dès le réveil.

Quant à ma tête, elle continue de n’en faire qu’à sa tête. Parfois, elle ne sait carrément plus où donner de la tête. A d’autres moments, elle peut même en avoir par-dessus la tête. Et elle ne manque pas de me rappeler qu’elle n’a pas vraiment la tête à « ne rien faire » (petit rappel, « envie de ne rien faire » = envie de faire ce qui me fait plaisir sans culpabiliser 😅).

Notre séjour dans le désert bolivien m’aura offert un succulent tête à tête (avec moi-même, parce qu’à 6, ce n’est plus vraiment un tête-à-tête si ?) Un relâchement savoureux, jouissif même ! La tête ailleurs, la tête dans les nuages (traduction beaucoup moins poétique, merci la déconnexion informatique quoi…)

Mais j’ai bon espoir ! Je sais qu’Aiôn et son sens cyclique ont raison, on change, on s’adapte, on relativise et on laisse plus de place à l’essentiel. De quoi garder la tête froide et le cœur au chaud 😉

Questionnement n° 2 : l’argent 💰

L’argent reste évidemment et malheureusement une préoccupation importante. Et non, il n’est pas question de rentrer avant l’heure… mais nous n’avons pas commencé par le moins cher avec l’Amérique du Sud et nous devons être prudents. Les voyageurs rencontrés sont unanimes, Chili et Patagonie, c’est cher ! Vous savez, un tour du monde, ça ressemble à des vacances mais ce n’est pas vraiment des vacances… ça vous parle ?

On a dû oublier de mouiller le doigt le jour où on l’a mis au vent pour élaborer notre budget… 😅

Et même si l’Asie devrait rattraper un peu les choses, il y a l’Océanie entre et là, c’est encore une autre histoire côté budget… On va peut-être investir dans une tente, se laver dans la mer et attraper des crabes… C’est bien le camping sauvage non ?

L’inquiétude s’immisce parfois dans ma tête. Mais mon cœur lui reste confiant heureusement (je savais que je pouvais toujours compter sur lui 😊) On trouvera bien des solutions… On peut s’inviter chez les gens, arrêter de manger, vendre nos habits et nos organes. On pourrait même imaginer qu’Eric travaille !!! Mais quelle brillante idée !

Plein de solutions à explorer donc ! J’espère qu’on rencontrera quelqu’un qui a besoin d’un rein en cours de route… Et au pire, il suffit de gagner au loto !!!

Tout roule, y’a vraiment pas de problème en fait 😉

Questionnement n° 3 : les tempéraments 🙂🙃

Mon cœur à moi et mon cœur d’amoureuse sont plus faciles à accorder 😅 Le rythme plus doux et la nouvelle mélodie philosophique aident bien entendu à l’harmonie des cœurs.

Le cœur de l’amoureux s’est apaisé lui aussi. Il a écouté d’abord, entendu ensuite, la mélancolie du cœur de maman. Et ils sont repartis allegro.

Le cœur de maman se gonfle quand il entend la voix de ses petits cœurs et sa cadence s’apaise quand il sent que tout va leggero. Le cœur de maman ne semble pas manquer, alors il déborde encore plus d’amour et de fierté et marque son point d’orgue d’avoir composé les accords de petits cœurs de tenor, bien rythmés et bien cadencés, qui peuvent battre la mesure par eux-mêmes, dans leur propre tempo, sans besoin de métronome.

Le cœur de maman et les cœurs des petits cœurs ne sont pas à l’abri d’une pulsation manquée. Un bémol peut arriver, tout cœur le sait. Mais une fausse note, un soupir ou une pause peuvent inspirer les plus belles mélodies aussi non ?

Quand le cœur se serre et perd sa clé, des milliers de notes traversent l’océan en canon pour y déposer, malgré les trémolos, la plus douce des partitions : celle d’un cœur de maman, même s’il joue adagio ou piano.

Et quand tous ces petits cœurs se retrouveront bientôt, sous le soleil parfait de Polynésie, c’est à l’unisson qu’ils joueront, une formidable rhapsodie (dans un vibrato sacrément fortissimo pour le mien ❤️)

A chacun sa copie 😉

Envie d’en savoir plus sur nos aventures autour du monde ?