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Le temps d’une pause (s’impose ❤️‍🩹)

J’y ai souvent songé, j’y ai même souvent cru, et pourtant, je ne l’ai jamais fait. Je ne m’en sentais sans doute inconsciemment pas capable, toujours happée dans une hyperactivité, par quelque chose à faire, à gérer, d’important bien sûr. PRENDRE DU TEMPS POUR SE LAISSER VIVRE.

Se laisser vivre et ne pas se lancer dans la course effrénée (et très ambitieuse) de la découverte de la Colombie ? Quoi ??? (avec les grands yeux tout ronds 😳😳😳)

Et pourtant, nous y voilà ! Éric ne pouvait pas me faire de plus belle proposition. Mon coup de mou général était palpable. Les tensions entre nous aussi. Les 7 semaines avec les loulous, à chercher la perfection (illusoire), à essayer de satisfaire tout le monde (bon courage), à faire tampon (épuisant), avec un budget de tour du monde et non de vacances (frustrant), le départ des loulous qui a laissé un vide immense (déchirant) et la disparition de Pistache (une de mes petites chattounes) 3 jours après leur départ (détresse irrationnelle), ont eu raison de moi. Urgence ! Alerte ! Craquage en cours ! 🆘🤯❤️‍🩹

De Bogota, nous avions réservé 2 nuits chez William. Le lieu semblait sympa, cabane faite de pierres, de briques d’argile et de bois, dans la nature, à 2200 m d’altitude, sur les hauteurs de Villa de Leyva, à quelques heures au Nord de Bogota. Ce fut cependant un choix par défaut dans un premier temps parce que 6 km nous séparaient du pueblo (le village) par une piste assez chaotique, et nous n’avions pas de voiture. Avec le festival du cerf-volant, juste ce weekend là (dont nous n’avions évidemment absolument pas connaissance), il n’y avait plus aucune disponibilité d’hébergement à prix raisonnable. A part cette petite cabane un peu éloignée chez William. Les billets de bus étant réservés et étant la veille du départ (ce qui était déjà assez remarquable pour nous 😅), nous n’avons pas hésité longtemps.

En arrivant à Villa de Leyva samedi en bus, à 22h au lieu de 18h, après 1h30 de retard à Bogota, 5h de trajet dont 2h de panne sur le bord de la route, nous avons trouvé un taxi (4×4 pickup), avec l’aide de William pour arriver jusqu’à chez lui. 23h, nous découvrons notre adorable cabane. Waouh génial, adoptée 🤗 On a 2 nuits ici, on se dit qu’on y passerait bien une semaine pour se poser. Mais ça, c’est juste ce que je me dis. Éric lui semble le penser vraiment.

Dans un état de fatigue morale comme le mien, toute décision est difficile à prendre :

– On reste où on part ? Je sais pas.
– On sort ou pas ? Je sais pas.
– On mange quoi ? Je sais pas.
– Tu veux faire quoi ? Je sais pas.
– On dort à la cabane une nuit de plus ou on se trouve quelque chose au pueblo ? Je sais pas, je peux te dire demain ? (parfois aussi, je fais les questions et les réponses toute seule 😅)

Au moment de « se poser » (finalement dans un charmant petit hôtel typique du pueblo pour organiser la suite, je propose, très fière de moi, un itinéraire géant qui ne couvre somme toute que les 2/3 du pays. J’ai déjà renoncé à l’extrême nord, la côte caraïbe, je ne vais quand même pas renoncer au Chocó à l’ouest, la région la plus sauvage et préservée de Colombie !!!

– Mais Chérie, c’est trop !!
– Mais non pourquoi ?
– C’est trop, on va courir.
– Tu proposes quoi ?
– Regarde, c’est bien ça non ?
– Mais elle est toute petite ta boucle !!!
– Bien suffisante, tu sais qu’on ne peut pas tout faire !
– Tu me saoules !
– Toi aussi !
– …
– Ca sert à rien de pleurer…
– Ben pourquoi tu pleures aussi alors ?
– Viens, on va boire un coup.
– Parfois je te déteste.
– Moi je t’aime chérie.

Une bouteille de vin chilien (ensemble), une migraine (pour moi) et une insomnie (pour Eric) plus tard, il est 2h du mat…

– Chérie, je te sens fragile. Je te propose qu’on contacte William pour passer au moins une semaine chez lui. On a besoin de se poser pour y voir plus clair.
– …
– Chérie ?
– Je t’ai entendu. On peut aussi faire ta (toute petite) boucle, ça me va (j’ai plus d’énergie pour me battre mais quand même, j’ai la bougeotte et envisager de se poser reste un concept compliqué pour moi 😅)
– Je pense qu’on a vraiment besoin de se poser.
– Je sais pas… Je peux te dire demain ?
– Ok (pas vraiment le choix)
– …
– Pourquoi tu pleures ?
– Il faut qu’on retrouve Pistache, elle n’a pas pu partir, c’est impossible (torrent de larmes 😭😭😭)

William peut dans un premier temps nous proposer 3 nuits dans une autre cabane, encore mieux que la première, avec une cheminée, une jolie cuisine ouverte, un hamac à accrocher en biais dans le petit salon et la chambre en mezzanine. Tout est vitré, c’est magnifique, c’est lumineux, c’est calme, c’est cosi. Ce sera notre nid. Les murs de la douche extérieure sont en pierres et torchis. Le toit est vitré, le soleil tape, l’eau est brulante. Je crois que je vais rester là les 3 prochaines heures.

3 nuits au même endroit, incroyable ! Ce n’est pas arrivé souvent depuis le début du voyage. Éric se réjouit de me cuisiner de bons petits plats, me dit qu’il va faire des pizzas dans la cheminée, du pain, de la brioche, il me propose 150 idées de recettes (je lui rappelle gentiment qu’on est là pour 3 nuits, qu’avec nos kilos perdus en cours de route, nos corps ne nous laisseront pas ingurgiter 8 repas par jour mais je suis heureuse de retrouver son envie et de me faire chouchouter 🤗).

Moi je me réjouis de tout ce que je vais pouvoir faire avec tout ce temps, sans avoir à organiser d’itinéraires, à se documenter sur le pays, à faire de réservations de bus et de logements… Je vais pouvoir écrire, lire, me laisser bercer par les sons de la nature et le crépitement du feu de cheminée.

On va pouvoir se poser avec de la musique, même regarder un film pourquoi pas, se régaler, éprouver nos jeux de cartes achetés au pueblo (et léguer à qui veut les jeux de cartes espagnoles achetés au Mexique, auxquels on ne s’est jamais habitués… des épées, des couronnes, des pièces et des gourdins pour remplacer les cœurs, les carreaux, les pics et les trèfles, nan mais franchement 🙄), ÊTRE ENSEMBLE, tout simplement.

Journée 1 en mode légume… Mam m’a appelée ce matin et la SPA m’a laissé un message. Pistache a été retrouvée et elle va bien. Je respire, mon cœur s’apaise, je pleure évidemment (de joie et de soulagement), mais je suis émotionnellement épuisée. Ramasser du bois aura été mon plus gros effort de la journée.

Donc en fait, 3 nuits, ben ce n’est pas 3 jours… et même 3 jours, ben ce n’est vraiment pas beaucoup 🤔 Ça me paraissait pourtant bien mais après la journée légume, il ne nous reste finalement qu’une seule vraie journée ici… Mon cœur se serre, je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de partir.

– Chérinou, je resterais bien là encore quelques jours.
– Moi aussi.
– Combien de temps ?
– 2 semaines, jusqu’à ce qu’on parte en Bolivie.
– Ah ouais quand même !
– Ouais.
– Ok j’écris à William.

Elle aura été comme ça notre première expérience colombienne, toute douce, posée, tranquille.
Juste prendre le temps. Et que c’est bon 😉

Envie d’en savoir plus sur notre douce Colombie ?

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Charly K